samedi 31 décembre 2011

Entre terre et saveurs.














Peggy pose un regard qui m’enchante. Comme elle l’exprime si bien, l’un est dans tout et tout est l’un. Son travail d’interdépendance me séduit, car il m’immerge dans ma Terre, dans ma passion, ma raison d’être. Dans la série fusion, elle enlumine le souffle de la nature telle qu’elle nous parle. Au fil de la lecture, je me retrouve à mon retour de marché, réfugié dans mes pensées, dans mes élucubrations. Je songe à mes choix, au jardinier qui m’a offert son panier-paradis garni de trésors. Comment je les ai appréhendés, soupesés, examinés. Pourquoi je les ai éclatés. Oh ! Simplement, pour fixer leur parfums ! Et les goûter ! Incontestablement. Pour finalement me glisser dans leur peau. Le cadrage que pose Peggy sur les éléments et les choses, me projette dans des expressions savoureuses. Pénétrer ces photographies, c’est se poser, pour les goûter dans leur identité singulière, loin des fioritures qui envahissent bien trop souvent nos univers.
Là, l’architecture paysagère révèle des structures. Là, la luminosité d’un ciel éclate de sucrosité. Là, la fraîcheur d’une prairie perle les tranches de navets. Là, un nuage plus moutonneux nous aurait projeté dans une liaison plus dense, plus puissante, J’aime ces fusions qui suscitent la rêverie, qui nourrissent l’imaginaire. Riche de cette respiration intimiste avec la terre, traduite avec tant de bonheur par Peggy, la traduction plastique qui se façonne dans la cuisine se fait naturellement. La nature nous souffle, toujours et encore, de tendre à l’essentiel ! Nourris de cette interdépendance, les bougés, les flous, les fondus traduisent par leur élégance le juste mouvement : le glissé délicat d’une pâte fragile, la dextérité de la taille d’un légume, l’élégance de la pose d’une composition, le suivi
du ruban d’aligot… Tout compte fait, Peggy aiguise notre regard, affûte notre oreille, façonne notre langue, avive notre nez au véritable sens de la cuisine-nature.
Michel Bras.
Cuisinier, 2012.

mardi 22 novembre 2011

En culture et en vert

La spiruline est une micro algue passionnante à découvrir. Son histoire est très ancienne et ses propriétés nutritives redécouvertes entre les années 1940 et 1970 sont exceptionnelles. La spiruline déclarée "aliment capital" par la FAO pourra certainement à l'avenir contribuer à résoudre les défis alimentaires et environnementaux de  l'humanité.

Pour parvenir à prendre en compte ce nouvel ingrédient et le faire progressivement entrer dans notre régime alimentaire, il est nécessaire de nous construire une représentation imagée de sa culture. Nous avons une vision emblématique d'un champ de blé ou de tournesol, d'un verger ou d'un vignoble, des cultures maraîchères… mais à quoi ressemble la production artisanale de spiruline? (en France on compte aujourd'hui une cinquantaine de producteurs).

Il est donc important de connaître - et reconnaître - les modes de production de la spiruline, les techniques de récolte et de séchage, les différentes formes commercialisées… Nous pourrons alors engager une petite révolution: intégrer la spiruline à notre cuisine en inventant de nouvelles recettes pour en apprécier la saveur autant que l'originalité de sa couleur dans nos mets!
Catherine Tauveron.


Catherine.

lundi 21 novembre 2011

Plus vrai que nature.

...du parfait, sans une ride, du génétiquement uniforme, un gout standard d'un bout à l'autre de la planète, le vivant breveté...
la vraie vie est ailleurs.
Hervé Parain.






dimanche 20 novembre 2011

La vie était simple ...et la vie continue - Note d'intention

La vie était simple, rythmée par les 4 repas de la journée : petit déjeuner à 8h, déjeuner à midi tapante, goûter à 16h et dîner à 19h. Alimentation rustique, répétitive. Cette horloge journalière, parfaitement rodée semblait éternelle.
Et puis, et puis... un jour l'horloge se détraque, la santé défaille, c'est l'hospitalisation...
La froideur des perfusions, de l'oxygène, la prise de médicaments qui désormais rythme le temps : un véritable cataclysme émotionnel.
Le retour à la maison arrive enfin, plus jamais la douce horloge, une autre s'est installée... et la vie continue. Norbert Leroy.
 


 











dimanche 30 octobre 2011

Agricultures périurbaines - Note d'intention

Aubagne, Traverse des Aubes
Saint-Étienne, carrière de La Ricamarie
Toulouse, Balma
Lyon, Saint-Priest, Bel-Air

J'ai souhaité parcourir des territoires agricoles en bordure de ville, explorer ces espaces dédiés à nourrir directement la cité.

Si depuis toujours les jardins, les parcs et forêts ont fait partie des projets urbains, l'agriculture en a été mise de côté pour des raisons économiques, techniques et de géographie humaine. L'accroissement de la population urbaine, la spéculation foncière, la concurrence des marchés mondiaux, l'amélioration des méthodes de conservation et de transport, … n'ont pas entrainé comme priorité de garder une activité agricole directement en lien avec la ville.

On assiste aujourd'hui dans de nombreuses agglomérations à la volonté d'endiguer ce phénomène et de conserver voire créer des espaces cultivés en périphérie, de leur redonner une fonction nourricière tournée vers la ville, tout en installant un cadre de vie agréable à moindre coût.
Elles développent en ce sens de grands projets d'aménagements, et les paysages qui émergent de ces orientations semblent être le terrain d'innovations urbanistiques, où de nouvelles manières d'habiter la ville invitent à en revoir les définitions habituelles.

Mon intention photographique a été d'explorer ces paysages, d'en faire l'expérience. Non pas rendre compte avec un regard documentaire neutre, mais développer une approche singulière. J'ai arpenté la périphérie dans des zones de jonction ville-agriculture en m'attachant à leurs ambigüités.
Cette périphérie devient comme un territoire idéal, celui de la réconciliation de l'urbain et du rural, comme un éden retrouvé. Elle est pourtant empreinte de contradictions, d'assemblages contrastés et se caractérise souvent par son aspect transitoire.

La série se compose de 4 polyptyques de 6 images chacun, et qui correspondent aux 4 villes parcourues (Aubagne, Saint-Étienne, Toulouse, Lyon).

Antoine Picard