vendredi 1 mars 2013

Six photographes s’interrogent sur le rapport qu’entretient notre société avec l’alimentation.

Le projet photographique “manger” est né de la rencontre de six photographes du Gard qui s’interrogent sur le rapport qu’entretient notre société, mais aussi chacun personnellement, avec l’alimentation.
Chaque proposition repose sur une perception et une sensiblité singulières, car “manger” fait partie de nos simples activités quotidiennes… et cependant nous renvoie aux questions complexes d’un monde en mutation.


Peggy Ferron-Callot / Entre terre et saveurs

Je me suis intéressée au cuisinier Michel Bras et à son rapport à la nature. Son travail culinaire prend sa source au coeur même de son environnement : l’Aubrac. Tout comme le jardinier cultive sa terre et fait pousser ses légumes, le cuisinier transforme et joue avec les saveurs, les formes, les matières et les couleurs.
Le jardinier comme le cuisinier “inter-sont” avec la terre ; notre mère nourricière.

Yann de Fareins / Alerte rouge
Cette idée m’est venue il y a quelques années en regardant un beau paysage agricole : “si la nature polluée se teintait durablement de rouge nous prendrions mieux conscience de la portée de nos actes, nous serions effrayés par les dégâts que nous causons.” Il s’agit donc de photographier des paysages et de faire apparaître en rouge ce que je considère comme contraire à l’écologie alimentaire. Ainsi par exemple des cultures productivistes chargées d’engrais et de pesticides.

Norbert Leroy / La vie est simple… et la vie continue
La vie était simple, rythmée par les quatre repas de la journée : petit déjeuner à 8h, déjeuner à midi tapant, goûter à 16h et dîner à 19h. Alimentation rustique, répétitive. Cette horloge journalière, parfaitement rodée semblait éternelle. Et puis, et puis... un jour l’horloge se détraque, la santé défaille, c’est l’hospitalisation... La froideur des perfusions, de l’oxygène, la prise de médicaments qui désormais rythme le temps : un véritable cataclysme émotionnel. Le retour à la maison arrive enfin, plus jamais la douce horloge, une autre s’est installée... et la vie continue.

Hervé Parain / Plus vrai que nature
A l’œuf sorti du nid colle la fiente et la paille. La pomme dans le fruitier se ride, n’est-ce pas une Bournette ? Après quelques minutes dans l’eau chaude, les grandes feuilles du thé vert retrouvent presque leur aspect au moment de la cueillette. Quelle est la variété de ce chou si finement frisé ? Une vision différente de celle de l’alimentation standard que l’on nous propose communément, loin du lisse et parfait, du génétiquement uniforme, du sans goût d’un bout à l’autre de la planète.

Antoine Picard / Agricultures urbaines

On assiste aujourd’hui dans de nombreuses agglomérations à la volonté de maîtriser l’étalement urbain et de conserver des espaces agricoles en périphérie. J’ai souhaité faire l’expérience de ces paysages. La frontière de la ville et de la campagne tend à y devenir poreuse, et se constitue davantage en un dégradé. Ces territoires deviennent comme un espace habitable idéal, celui de la réconciliation du sauvage et du civilisé, comme un éden retrouvé.

Catherine Tauveron / Spiruline

La spiruline déclarée “aliment capital” par la FAO pourrait à l’avenir contribuer à résoudre les défis alimentaires et environnementaux de  l’humanité. Cette micro-algue a des vertus nutritionnelles exceptionnelles : elle permet de produire 20 fois plus de protéines à l’hectare que le soja et nécessite 25 fois moins d’eau que les bovins !
A nous de prendre en compte ce nouvel ingrédient et de le faire progressivement entrer dans notre régime alimentaire. Pour contribuer à cette découverte, ces photographies nous proposent une représentation imagée de sa culture. Nous avons une vision emblématique d’un champ de blé ou d’une vigne, d’un verger… mais quelle image retenir de la production artisanale de la spiruline?

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